Une longue chevelure radieusement sombre captée du coin de l'œil, un regard exposé derrière d'épaisses montures suffisent à rappeler ton image, à l'imprimer au fond de ma rétine, de mon esprit, de mes pensées. Forcément idéale et furtive, toujours inaccessible.
et les mots alors affluent et se bousculent, illustrant sans effort les tourments et pulsions qui ressurgissent, la bête hurle du fond de l'abîme.

la pointe de tes seins
qui roule sous mes mains
la chaleur de tes hanches
quand tu t'approches et te penches
pour un simple bonjour
et mes yeux s'évadent vers tes atours.




Le nez au creux de ton cou, tantale pour mes lèvres auxquelles toujours il se dérobe. Tel le mouvement des vagues je guette les flux et reflux de la lisière de ta jupe sur le fin nylon si proche de tes longues jambes, espérant la marée basse comme terrain de jeu.
Et comme toujours le fantasme de l'inconnu, ce que tu caches au plus près de ton corps, sous la coquille si frêle de tes vêtements,que parfois je devine, l'ultime rempart avant ta peau, ces quelques centimètres de tissus qui pourtant provoquent tant d'affolement, lingerie et dentelle, passion et tentation qui toujours se refusent au moindre regard.

Le temps passe et pourtant rien n'érode l'obsession de ces quelques centimètres qu'un jour tu m'as offert par mégarde...ou par jeu.